COUTUMES ET CARACTÈRES TAHITIENS
Les Polynésiens sont avant tout guidés par un grand sens pratique qui les conduit à vivre intensément le moment présent sans trop se préoccuper de l'avenir ni trop penser au passé.
De là découle la chaleur de leur accueil, avec embrassades, colliers de fleurs ou de coquillages, qui n'a d'égale que l'oubli facile des personnes qui sont parties au loin. Il en va de même pour leur attrait pour tout ce qui est nouveau (API), même si cela peut aller à l'encontre de leurs projets antérieurs. Ils dévorent l'actualité mais leur intérêt tombe très vite, déjà sollicité par un nouvel événement. Il en est de même pour leur travail qu'ils aiment mener par à-coup. De tempérament rieur et moqueur, ils sont très observateurs et ont tôt fait de trouver gentiment le défaut de notre cuirasse.
Cependant, les hommes manifestent à l'égard d'étrangers, une réserve faite souvent d'une certaine timidité qu'on ne retrouve pas chez les femmes qui sont beaucoup plus expansives. Ils n'en éprouvent, pour autant, aucun complexe d'infériorité
par rapport à qui que ce soit. Trois impératifs dominent leur comportement:
- le sentiment de honte (E-MEA-HAAMA = ça fait honte), qui règle souvent leur conduite publique, presque dans des détails qui pourraient paraître sans conséquences;
- une sorte de fatalisme souriant devant les événements contraires, qui se traduit par l'expression " AITA PEA PEA " (ça n'a pas d'importance) ;
- enfin le " FIU ", irrationnel et subit, qui les entraîne sans explication vers d'autres personnes ou d'autres occupations.
Très sensibles à la pitié, ils adorent tout ce qui est petit et en particulier les enfants, qui sont tres souvent adoptés et élevés par d'autres que leurs parents naturels.
Assez réceptifs aux rumeurs qui circulent (radio-cocotier), ils continuent de croire peu ou prou aux TAHUA (sorciers-rebouteux), aux TIKI (blocs de Pierres représentant un dieu), qui peuvent être bienfaisants ou malfaisants et aux TUPAPAOU (sorte d'esprits).
Ils sont par contre assez méfiants et sceptiques devant les promesses qu'on peut leur faire.
Bien que leurs moeurs soient assez libres, ils respectent un certain nombre de " TABU ", au nombre desquels ils ne rangent pas toujours l'utilisation momentanée d'un objet (tel un scooter), qui ne leur appartient pas. La chose leur paraît assez naturelle et ils admettent bien la réciprocité.
Leurs trois plaisirs sont l'Amour, la Musique et la Danse, qui s'épanouissent à l'occasion de " bringues ", qui revêtent toujours un caractère très sympathique. Leur naturel est très bon et très généreux, et les bagarres, sans parler des crimes, sont relativement rares, compte tenu de la grande consommation de bière qui est faite localement.
Un antidote très efficace a d'ailleurs été organisé par les Pasteurs pour contrecarrer la " bringue "; il s'agit de la " Croix Bleue " que les Polynésiens signent volontiers et qui les engage à ne pas boire d'alcool pendant de nombreux mois: cet engagement est toujours respecté.
Les Polynésiens sont habitués à se lever et à se coucher tôt. Leur repas traditionnel est le " TAMARAA ", les aliments étant cuits dans un four enterré.
Mais la préparation en est longue et coûteuse, et désormais ils sont devenus très friands des repas chinois (MAA TINITO).
Ils écoutent beaucoup la radio et sont fanatiques du sport et du cinéma. La pêche est pour eux à la fois un sport et un moyen de subsistance très répandu.
Quand ils sont plus âgés (mutation qui se produit subitement chez les femmes vers 35 ans), ils inclinent volontiers à prendre la parole, dès qu'une occasion (fête, cérémonie) le permet. Ils se montrent souvent prolixes dans leurs " parau-parau ", qui sont remplis de politesse à l'égard des personnes présentes.
Cependant, dans le langage courant, le tutoiement est le plus fréquemment employé.
Enfin, au nombre des " TABU " auxquels il n'est pas recommandé de toucher, il faut citer :
- la gratuité de l'eau, dont ils font une très grande consommation (propreté personnelle et jardins),
- le refus de l'impôt sur le revenu et l'indivision des terres.
(texte extrait d'un guide touristique des années 80)
Une coutume Tahitienne pleine de sagesse et d'humilité consiste à enterrer le placenta du nouveau né " FENUA " (en tahitien). Ainsi le placenta retourne à la terre car le fenua c’est plus que la terre des ancêtres, c'est aussi une partie de soi « tu es poussière et tu retourneras poussière ». La terre est faite des ancêtres et de nous même…
